Le nombre de vitesses d’un vélo est-il important ?

|Série Le vélo pour les débutants | Les Routes de la Transition|

Cette série d’article est destinée à donner les bases les plus simples sur le monde du vélo à ceux qui le découvre.

Choisir le type de vélo qui correspond à ton usage, c’est bien, réussir à le faire avancer, c’est mieux !

Si tu n’as pas fais de vélo depuis longtemps ou si tu essaies un nouveau vélo dans un nouveau lieu, tu peux être surpris, par exemple, de ne pas réussir à monter une côte. Face à ce constat, tu peux te dire que le vélo, ce n’est décidément pas fait pour toi, que c’est trop difficile ou que ça fait transpirer !

En fait, selon ta pratique, le dénivelé, tes capacités physiques et la vitesse souhaitée, il faut avoir un vélo avec la transmission adaptée à tes besoins, et ensuite, apprendre à utiliser ses vitesses de façon optimale.

Aujourd’hui, je te livre les clés pour bien comprendre ce qu’est une transmission, son fonctionnement, sa variété et découvrir si le nombre de vitesses est si important que ça.

Comprendre la transmission

La transmission désigne tout ce qui permet de faire avancer le vélo en transférant l’énergie du pédalage du cycliste aux roues.

La transmission comporte donc :

    • la chaine,
    • le(s) plateau(x),
    • les pignons,
    • le pédalier,
    • le dérailleur avant (s’il y a plusieurs plateaux),
    • le dérailleur arrière

Il existe une grande variété de plateaux et de pignons

Ce qui va nous intéresser plus particulièrement au niveau de la transmission aujourd’hui, ce sont les plateaux et les pignons.

Les plateaux sont les disques dentés qui se trouvent au niveau du pédalier, sur lesquels repose la chaine (sur un seul plateau à la fois) et qui sont directement actionnés par le pédalage.

Les pignons sont les disques dentés qui se trouvent sur le moyeu (le centre) de la roue arrière et dont le mouvement est entraîné par celui de la chaine, qui les relie aux plateaux.

Les plateaux et les pignons ont un nombre de dents, donc une taille, variable. Plus un plateau ou un pignon est petit, plus son nombre de dents est faible ; et inversement.

Un peu de nomenclature :

  • Un « pignon de 12 » est un pignon qui a 12 dents, ce qui est plutôt petit. Un « plateau de 50 » est un plateau qui a 50 dents, et c’est un plateau assez grand.
  • En dehors du vélo dit monovitesse (dont on ne parlera pas ici), un vélo comporte plusieurs pignons. Ceux-ci sont réunis en une cassette ou en une roue-libre. On parlera, par exemple, d’une « cassette 11-36 » pour désigner une cassette dont le plus petit pignon a 11 dents, et dont le plus grand pignon a 36 dents.

L’ensemble des plateaux et des pignons crée les vitesses

Les vitesses d’un vélo sont une indication du nombre de plateaux et du nombre de pignons du vélo.

S’il y a 2 plateaux et 10 pignons, 2 x 10 = 20 : il y a, en théorie, 20 vitesses.

On verra à la fin de cet article que les choses sont un peu plus compliquées que cela, mais pour l’instant il suffit de savoir que le nombre de vitesses d’un vélo est obtenu en multipliant le nombre de plateaux par celui des pignons.

Voyons maintenant comment tout cela fonction ensemble.

Comment faire avancer mon vélo plus facilement ou plus vite ?

Pour répondre à cette question, il faut comprendre le concept de braquet, qui est lié au nombre de dents des plateaux et des pignons que je viens de te présenter.

Le braquet désigne le nombre de tours que peut effectuer la roue avec un seul tour de pédale.

Le braquet est une fraction :

 braquet = nombre de dents du plateau / nombre de dents du pignon

D’après ce rapport, pour un même plateau, plus le nombre de dents du pignon est élevé, plus le braquet est faible : il est plus facile de faire avancer le vélo avec le grand pignon qu’avec le petit pignon.

Un petit braquet est idéal pour monter des côtes ou avec du chargement.

Un grand braquet est idéal pour rouler vite.

Voici un tableau pour t’aider à visualiser, et quelques exemples pour bien comprendre ce que cela signifie.

Sur un plateau de 30 dents :

    • si on utilise un pignon de 12 dents (petit pignon), on fera 2,50 tours de roue par tour de pédale. Le braquet est grand, on peut avancer vite.
    • si on utilise un pignon de 28 dents (grand pignon), on ne fera plus qu’à peu près un tour de roue par tour de pédale. Le braquet est petit, on peut « mouliner » (faire de nombreux tours de pédale facilement sans trop forcer).

Tu vois aussi que plus le plateau est grand, plus le nombre de tours de roues par tour de pédale est élevé : pour un pignon de 12 dents, on fait 2,5 tours de roue avec le plateau de 30 dents, et 3,25 tours de roues avec le plateau de 39 dents.

Pour résumer, la taille du plateau et la taille des pignons ont un effet inverse sur le braquet (toutes choses égales par ailleurs) :

    • Plus la taille du plateau est grande, plus le braquet augmente
    • Plus la taille du pignon est grande, plus le braquet diminue

Là où il faut faire une petite gymnastique de l’esprit, c’est que lorsqu’on a un indicateur de vitesses sur le guidon du vélo, pour les plateaux, le chiffre 1 correspondra au plus petit plateau et 2 ou 3 au plus grand plateau ; alors que pour les pignons, le chiffre 1 correspondra au pignon le plus grand et le chiffre 8, 9, 10 ou 11 correspondra au pignon le plus petit.

Si tout cela te paraît très technique et abstrait, pas de panique ! C’est utile à comprendre pour faire le choix de son vélo ou de ses composants, mais avec l’habitude de rouler, on n’a pas besoin de réfléchir constamment à son choix de plateau et de pignons.

Combien de vitesses mon vélo a-t-il réellement ?

Si tu as un vélo avec 3 plateaux et 7 pignons, je suis désolée de te décevoir, mais, même si 3×7 fait bien 21, tu n’as pas « réellement » 21 vitesses !

Tout d’abord, pour ne pas abimer les composants de la transmissions, il y a des rapports plateaux/pignons « interdits ».

Ces combinaisons très fortement déconseillées sont celles où la chaine n’est pas parallèle au cadre du vélo. Dans ce cas, on dit que la chaine est croisée.

Le problème de cette configuration, c’est que la chaine s’use plus vite car les contraintes sont plus fortes. Il y a même le risque de casser la chaine.

Ce genre de configuration entraine des dépenses supplémentaire et ton matériel dure moins longtemps. Il convient donc de l’éviter !

Ici, la chaine est sur le plus grand plateau (à gauche) et le plus grand pignon (à droite). Ce rapport est « interdit » car la chaine est « croisée ». On voit d’ailleurs ici que c’est le petit pignon qui est le plus en face du grand plateau.

On voit ici que la chaine va sérieusement vers le côté droit ; elle n’est pas parallèle au cadre.

La chaine frotte sur le dérailleur avant. au lieu de passer dedans sans le toucher.

L’autre paramètre qui influence le nombre de vitesses « réelles » du vélo, c’est le fait que certaines vitesses se répètent.

La règle générale est la suivante.

On divise mentalement la cassette en même nombre de parties qu’il y a de plateaux : s’il y a 2 plateaux, on divise la cassette en 2 , s’il y a 3 plateaux, on divise la cassette en 3.

Dans le cas d’un triple plateau et d’un cassette avec 9 pignons :

    • on utilisera le petit plateau avec le premier tiers de la cassette, donc les pignons notés 1, 2 et 3 (les 3 pignons les plus grands),
    • le plateau du milieu avec le 2eme tiers, c’est-à-dire les pignons 4, 5 et 6 (les pignons du milieu de la cassette),
    • le grand plateau avec le 3eme tiers de la cassette, donc les pignons 7, 8 et 9 (les 3 plus petits pignons).

De cette façon, la chaine se trouve sur le tronçon de la cassette qui est le plus en face du plateau correspondant du pédalier.

Pour aller plus vite, au lieu de changer de vitesse, on préférera alors changer de plateau, quand on est sur un pignon qui fait la jonction entre un tiers et l’autre (ou une moitié et l’autre dans le cas de deux plateaux). Et inversement pour ralentir.

Et maintenant, comment bien choisir ce qui répond à mes besoins ?

L’étagement

L’étagement désigne la différence du nombre de dents entre deux pignons.

Par exemple, prenons le cas d’une cassette de 9 vitesses, c’est à dire qui a 9 pignons.

Si le premier pignon a 11 dents et le 9eme a 28 dents, cela signifie qu’il y a une différence de 17 dents en 9 vitesses.

En revanche, si le premier pignon a 11 dents et le 9eme 36 dents, cela signifie qu’il y a une différence de 25 dents en 9 vitesses.

Dans le premier cas, qui correspond à une cassette de type route, l’étagement est plus doux. On recherche la performance et la vitesse : les changements de vitesse plus subtils sont mieux adaptés.

Dans le deuxième cas, qui est celui d’une cassette pour VTT, l’étagement est plus grand. On recherche l’adaptation à  un terrain qui change plus brusquement, il faut pouvoir faire des grands changements de vitesse plus facilement.

Dans le cas d’un vélo de voyage, on utilisera une transmission de type VTT.

Deux cassettes (ensemble de pignons) de taille différente. Pour un même plateau, le braquet ne sera pas le même avec la cassette de gauche ou de droite. A gauche, on fera moins de tours de roue par tour de pédale qu’à droite. La cassette de gauche est une cassette adaptée au VTT, et la cassette de droite est adaptée au vélo de route.

Pouvoir « mouliner »

« Mouliner » c’est pouvoir faire de nombreux tours de pédalier facilement pour la même vitesse, comme pour passer une difficulté (par exemple, monter une côte).

Cela permet de préserver la santé de ses genoux, de s’appuyer sur son cardio plutôt que de forcer sur les muscles et de faire un effort moins difficile.

Pour cela, il faut trouver la vitesse où tu sens que si tu veux aller plus vite, il faudrait que tu passes la vitesse supérieure.

Et maintenant, comment choisir sa cassette et son pédalier ?

Tout dépend de ton objectif : faire de la route ou du voyage ?

La cassette :

    • Pour la route : on privilégie l’étagement à l’amplitude.
    • Pour le VTT ou le voyage, on privilégie l’amplitude à l’étagement.

L’amplitude est la différence entre le petit et le grand pignon (plus la différence est grande, plus il y a d’amplitude, par exemple une cassette 11-36 aura une plus grande amplitude qu’une cassette 11-23).

Le pédalier :

Pour choisir son pédalier, il y a le choix entre monoplateau, double plateau ou triple plateau d’une part ; et route ou VTT. En combinant ces 2 séries de choix, il y a 6 possibilités.

    • Si on veut privilégier la possibilité de mouliner : il faut prendre un pédalier VTT (que ce soit monoplateau, double ou triple plateau).
    • Si on veut privilégier la vitesse et la performance : il faut choisir un pédalier route (toujours en monoplateau, double ou triple plateau).

Note que tu peux également utiliser un pédalier route avec une cassette VTT, ce qui peut être utile pour pouvoir voyager vite et léger : on peut à la fois rouler vite (grâce au grand plateau) et monter les côtes (grâce à la cassette).

ATTENTION – Dans le cas d’un monoplateau, il faut une cassette adaptée au monoplateau.

Pour conclure, le nombre de vitesse n’est pas le seul critère à prendre en compte : la taille des plateaux, des pignons, le braquet, l’étagement et l’amplitude, ainsi que la technique de pédalage sont tous des facteurs déterminants dans la façon dont tu pourras faire avancer ton vélo.

Si tu as besoin d’adapter la transmission de ton vélo, l’Atelier des Routes de la Transition propose des cours de mécanique personnalisés et des transformations !

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